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Thèse de
pharmacie présentée à Faculté de Médecine et de Pharmacie de Lille
pour
obtenir le grade de Docteur d'Université
par ¶
Etienne
Barbry
Recherches
sur la détermination des extraits par la microsublimation
soutenue
le 9 July 1929
devant la
commission d'examen :
Morvillez,
président
Gérard,
E., Vallée, et Polonovski, examinateurs
Nous
avons recherché les méthodes de microsublimation, et des procédés d'étude des
sublimats qui, appliqués aux extraits, donnent les meilleurs résultats.
Nous
avons mis en évidence l'intérêt que présente l'extraction des principes
sublimables, successivement en milieu.acide et en milieu alcalin. L'isolement
préalable de ces principes est, en ce qui concerne beaucoup d'extraits,
indispensable pour mener à bien leur caractérisation. Est-ce à dire qu'il
faille abandonner complètement la méthode de la sublimation directe ? Nous ne le pensons
pas. C'est à cette méthode, pratique d'ailleurs, puisqu'elle est très rapide,
que l'expérimentateur soumettra d'abord l'extrait envisagé puis, soit parce qu'il aura abouti à un insuccès
total, soit pour compléter les
indications que lui aura fournies ce procédé, il aura recours, en second
lieu, à la méthode de la double
extraction.
Pour
la sublimation proprement dite, les deux dispositifs qui doivent surtout être
retenus sont le bloc de Maquenne et, lorsqu'on opère sous pression réduite,
l'appareil construit d'après les indications de Monsieur le Professeur
Morvillez.
La
sublimation en espace clos, réalisée à l'aide du bain de sable
peut rendre aussi de grands services.
Qu'elle
est exactement la valeur des résultats auxquels conduit la sublimation sous
pression réduite ? Y a-t-il des différences très nettes entre les
sublimats obtenus à l’air libre et ceux obtenus sous pression réduite ?
D'une
façon générale, les sublimats obtenus sous pression réduite sont plus
abondants que ceux obtenus à la pression atmosphérique et les cristaux, dont ils sont formés sont
plus grands et à contours plus nets.
Dans
certains cas, les cristaux obtenus sous pression réduite sont
tout à fait différents de ceux obtenus à l’air libre. Alors que la caféine de
l'extrait de Cola, se sublime à la pression ordinaire sous forme d'aiguilles,
elle se sublime dans le vide, presque uniquement sous forme d'hexagones.
Des différences notables, dues aux mêmes causes et portant aussi sur la forme
des cristaux sont à signaler également, dans les sublimats provenant de l'extrait
de Coca, de l'extrait d'Opium...
Des
corps ne donnant pas de sublimat à l’air libre, en donnent-ils sous pression
réduite ? — Bien que la< chose soit, possible, aucune de nos expériences ne nous permet de
l'affirmer.
L'identification
proprement dite des extraits se fera d'après l'étude des sublimats. Sans
doute, on notera, au cours de la sublimation, certains caractères
extérieurs, tels que l'aspect que prend l'extrait sous l'influence du
chauffage, l'odeur qu'il dégage. Mais c'est l'étude successive de la
température de sublimation, de l'aspect extérieur du sublimat, de ses
propriétés physiques, chimiques et cristallographiques qui permettent
d'établir une caractérisation plus certaine.
La
détermination du point de fusion d'un sublimat est un élément
précieux de diagnostic car c'est là. une constante physique rigoureuse. Cette
opération 'n'est pas toujours possible, malheureusement; .elle exige en effet des sublimats
très abondants que nous n'avons rencontrés que dans quelques cas. (Extraits
de Cola, de Garou, d'Hamamélis).
Les
réactions de précipitation et de coloration aident beaucoup aussi
à l'identification des sublimats.
Enfin
l'examen microscopique des cristaux en lumière polarisée est extrêmement
utile; outre que, par ce procédé, on arrive à distinguer à coup sûr les éléments cristallisés
des matières amorphes, on parvient aussi à établir certains caractères optiques
de ces cristaux (de plus facilement observable est l'extinction) et ce sont là de précieux
renseignements.
Nous avons essayé de caractériser par la
microsublimation un très grand nombre d'extraits. Nous ne nous sommes pas borné
à l'étude de ceux qui figurent au Codex actuel mais nous avons'envisagé
tous les extraits d'un usage fréquent.
Nous
avons pu les classer systématiquement, d'après les caractères qu'ils
fournissent respectivement à la sublimation. Dans la première partie
de ce tableau se trouvent rassemblés les extraits donnant des résultats par
sublimation directe ; dans la seconde partie, sont< réunis les
extraits; ne donnant de résultat, que par la méthode de la double
extraction. Puis, dans chacun de ces groupes, nous avons rassemblé les
plus importants caractères de discrimination des extraits en nous basant principalement
sur l'aspect des sublimats qu'ils fournissent et sur les températures de
sublimation. En suivant cette marche d'analyse, l'expérimentateur pourra parvenir, par
éliminations successives, à identifier l'extrait soumis à ses recherches.
Plusieurs
extraits ne peuvent pas être déterminés par microsublimation; ce sont surtout
ceux dont les principes actifs sont des glucosides. (Il y a exception cependant pour
les extraits à base d'oxyanthraquinones et pour l'extrait de Garou).
D'une
façon générale, les extraits à base d'alcaloïdes, de substances
tanniques, donnent de bons résultats, lorsque, par un procédé approprié, ils
sont soumis à la sublimation.
Il
est très important de noter le plus exactement possible la température de
sublimation des éléments. A elle seule, cette donnée peut nous
permettre par exemple, de différencier un extrait de cola ordinaire d'un extrait préparé à
partir de noix de Cola stabilisées. La caféine existant, à l'état libre dans
le premier extrait se sublime à 100°, comme la caféine chimiquement pure ;
dans le deuxième extrait, la caféine existant sous la forme du complexe
Colatine-Caféine ne se sublime qu'à 160°. A cette température, le complexe
étant vraisemblablement dissocié, la caféine est libérée et se sublime.
La
température de sublimation nous a permis aussi d'établir une différenciation
très nette entre l'extrait de rhubarbe et l'extrait de cascara, drogues si voisines chimiquement. Alors que l'extrait de
rhubarbe donne des sublimats à partir de 95°, l'extrait de cascara n'en donne pas
avant 175°.
La
sublimation permet, à l'occasion, d'apprécier la valeur d'un
mode de préparation galénique : l'extrait aqueux de capsicum ne donne .aucun
sublimat ; l'extrait alcoolique donne des sublimats abondants et
caractéristiques. Les principes actifs et. sublimables du capsicum sont
complètement insolubles dans l'eau mais sont solubles dans l'alcool; dès
lors, la préparation d'un extrait de cette drogue, à l'aide d'eau, ne peut
être que défectueuse et aboutit fatalement à un produit presque dépourvu de
principes actifs. Si l'on emploie l'alcool comme véhicule, on aura au
contraire un extrait riche en capsicine.
Tous
ces résultats nous permettent d'établir la conclusion suivante : la micro
sublimation, récemment appliquée avec succès à la détermination des drogues
végétales pulvérisées peut rendre des services au moins aussi grands dans l'identification, souvent
si délicate, des extraits pharmaceutiques. A la fois élégante et rapide,
cette méthode fournit, pour beaucoup d'extraits, d'importants
éléments de détermination.
Mots clefs : extrait / sublimation / sublimat / pression /
résultat / méthode / caféine / température / principe / cristaux / procédé / étude / élément /
cola / microsublimation / extraction / drogue / détermination / caractère / aspect / sublimable
/ rhubarbe / préparation / physique / identification / garou / cascara / caractérisation /
capsicum / alcool / recherche / réaction / produit / pharmaceutique / oxyanthraquinone / optique /
opium / morvillez / microscopique / maquenne / hexagone / hamamélis / barbry
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